Agriculture : une collaboration solide pour une intégration efficace

Selon le Dr. Dang Kim Son, ancien directeur de l’Institut des politiques et stratégies de développement agricole et rural, il est nécessaire pour le secteur agricole de tisser des liens entre paysans et entreprises en vue d’une intégration réussie.

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Le Vietnam et l’Union européenne ont signé un accord de libre-échange. Quels seront selon vous ses impacts sur le secteur agricole national ?

Une série d’accords de libre-échange récemment entrés en vigueur, dont l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) et l’Accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Vietnam (EVFTA), ont fait un grand pas en avant pour l’économie et l’agriculture nationales en termes de marché et d’institutions. Ces textes concernent la réorganisation de la main-d’œuvre, la protection de l’environnement, les dépenses et entreprises publiques, notamment.

L’Europe est un marché important pour les produits agricoles. Elle compte un très grand nombre de personnes vivant avec un revenu supérieur à la moyenne. Alors, pour y pénétrer, les produits agricoles vietnamiens devront répondre à des critères stricts concernant la qualité et la sécurité sanitaire des aliments. Auparavant, ils étaient majoritairement exportés vers des marchés faciles avec des procédures simplifiées. Un partenaire exigeant comme l’Europe est donc pour de nombreuses entreprises exportatrices un défi, mais j’estime que celui-ci est indispensable pour faire progresser l’agriculture nationale.

À votre avis, que devrions-nous faire pour profiter au mieux des opportunités et relever ce défi ?

Pour bien s’intégrer au marché international, il faut d’abord résoudre tous les problèmes internes. Concrètement, les entreprises et les hommes d’affaires sont des acteurs du commerce. Pourtant, seulement 1% d’entre eux sont engagés dans l’agriculture et n’ont aucun lien, entre eux. De plus, les agriculteurs, de leur côté, ne pratiquent qu’une petite économie paysanne et n’ont pas encore de vision à long terme.

D’après moi, il est nécessaire de créer des liens. Il faut que non seulement les agriculteurs s’associent au sein des coopératives, et les entreprises, de même, des associations, mais ces deux parties doivent aussi être liées dans une chaîne de valeur. Cela permettra de répondre aux normes, d’établir des marques et de renforcer la compétitivité. C’est également un facteur déterminant pour savoir si nos entreprises peuvent être compétitives sur le marché intérieur. Pour cela, il faudrait promouvoir le rôle constructif de l’État, qui devrait parrainer les coopératives, régulariser les associations, créer un environnement propice aux acteurs du secteur pour qu’ils investissent dans l’agriculture et les zones rurales.

Une collaboration étroite entre entreprises et agriculteurs est nécessaire pour une intégration efficace à l’agriculture mondiale.
Photo : TBDN/CVN

Vous venez d’indiquer que seulement 1% des entreprises sont actives dans le secteur agricole. Qu’est-ce qui explique un taux si bas ?

Malgré les résolutions encourageant les entreprises à investir dans l’agriculture et les zones rurales, depuis longtemps, le taux de celles qui le font ne dépasse pas les 1%. En particulier, presque aucune société étrangère ne souhaite s’y engager. Il n’existe que quelques entreprises vietnamiennes persistant dans ce domaine telles que Vinamilk, TH True Milk, Lôc Troi et certaines sociétés de produits aquatiques. Cette situation s’explique par la complexité des procédures. Les nouvelles entreprises ont des difficultés en termes de conditions de participation, tandis que les celles déjà opérationnelles sont trop contrôlées par de multiples délégations d’inspection.

L’État a publié des politiques favorables en la matière, mais il n’est pas facile d’en bénéficier. Les infrastructures, quant à elles, sont encore limitées. Il s’agit également d’un manque de fonds, alors que les banques ne tiennent pas à accorder des prêts dans ce domaine, proposant des taux d’intérêt trop élevés, ce qui rend difficile l’accès aux capitaux pour les entreprises.

Quelles sont vos suggestions pour inciter les entreprises à investir dans l’agriculture ?

Le foncier est le premier problème à traiter si l’on veut les encourager à investir. Il faut des politiques portant sur l’utilisation des terrains en faveur à la fois des entreprises et des agriculteurs. Par ailleurs, il importe d’améliorer les infrastructures, surtout de la voirie. Afin de créer des conditions favorables permettant aux entreprises d’investir dans le développement des régions (en particulier dans le delta du Mékong et les hauts plateaux du Centre), la modernisation des voies ferrées et des autoroutes est indispensable. Enfin, je voudrais revenir sur la nécessité de créer des liens entre entreprises et agriculteurs, d’où la modification des règlements pour faciliter cette collaboration.

Thu Phuong - Mai Quynh/CVN

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