Contes du temps d’avant

Pour cette semaine, quelques petits contes populaires, comme autant de témoignages des temps d’avant, que les parents transmettent à leurs enfants qui, devenus grands, les partagerons avec leurs enfants. Et ainsi de suite, comme vont le temps et la mémoire.

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>>Un nom de chat

Paysage de montagnes dans le Centre.
Photo : Anh Tuân/CVN

Génie irascible

Dans la province de Nghê An (Centre), se trouve la montagne nommée Đâu tuong (Tête d’éléphant), sur laquelle on voit un rocher qui a la forme d’une cloche et un autre, d’une cymbale. Un certain Đinh, homme d’un esprit irrespectueux, vint en ce lieu et se mit, pour s’amuser, à frapper la cloche et la cymbale qui résonnèrent hautement. Au bout d’un instant, il sortit de l’eau un homme au visage terrible, vêtu d’un habit rouge et tenant un sabre au poing. Il prit Đinh par la main et lui demanda : "Qui t’a ordonné de frapper cette cloche et cette cymbale ?". Đinh répondit : "Je les ai frappés pour m’amuser, personne ne me l’a commandé". L’homme alors dit : "Tu es un drôle. Tu as frappé pour t’amuser, moi, je te planterai là". Il rentra dans l’eau et Đinh resta pétrifié sur place, ne pouvant ni bouger ni parler.

Le lendemain, des bûcherons qui passaient par là le virent pétrifié, incapable de répondre à leurs questions. Ils allèrent bien vite avertir ses parents qui se rendirent sur les lieux et firent pendant trois jours des prières. Mais Đinh restait toujours pétrifié. Au milieu de la troisième nuit, l’homme vêtu de rouge sortit des eaux et dit aux parents de Đinh : "Cette cloche et cette cymbale sont puissantes. Votre fils les a frappées sans raison et le son en est venu jusque dans les royaumes des eaux ; en punition de sa faute, il se tiendra là pour servir d’exemple. Vous, retournez-vous-en. Si vous ne m’obéissez pas, vous mourrez !". Il disparut. Le père et la mère effrayés abandonnèrent leur fils et s’en retournèrent. Depuis, on va visiter cet endroit, mais nul n’a plus l’audace de frapper sur la cloche ou sur la cymbale.

Ne croyez jamais que des briques, rougis au feu, peuvent rendre aux femmes la jeunesse et la beauté comme dans cette histoire !
Photo : CTV/CVN

Génie justicier

Il y avait une jeune fille qui servait comme domestique chez des gens riches et qui avait à supporter mille misères. Ces deux époux n’avaient pas d’enfants. Un jour, ils voulurent faire un sacrifice, et envoyèrent la servante au puits pour chercher de l’eau. Celle-ci s’assit auprès du puits et se mit à pleurer. Un génie, touché de son malheur, descendit du Ciel pour venir à son secours. Il lui dit de cesser de pleurer, et d’aller à la maison prendre un gâteau et une baguette parfumée grâce auxquels il la rendrait belle comme les génies.

La servante alors rentra dans la maison en portant l’eau qu’elle avait puisée. Sa maîtresse ne la reconnut pas, et la servante dut lui apprendre comment elle avait été ainsi transformée en une beauté céleste par un génie qui se tenait auprès du puits. À cette nouvelle, les deux époux furent remplis de joie. Ils ordonnèrent à la servante de retourner auprès du génie et de l’inviter à entrer dans la maison. Là, ils lui demandèrent s’il pourrait leur rendre la jeunesse et la beauté comme à cette jeune fille.

Le génie leur répondit qu’il le pouvait. Il ordonna de prendre quatre grandes briques et de les faire rougir au feu. Ensuite, on les plaça aux quatre coins de la maison, et les deux époux, se dépouillant de leurs vêtements, durent en sautant et criant, aller s’asseoir sur ces briques. Ils furent transformés en singes et se sauvèrent en sautant dans la forêt. La servante hérita de tous leurs biens.

Le riz, lui aussi, a une longue histoire qui concerne la taille de sa graine.
Photo : Anh Tuân/CVN

Gros grain, petits grains

Autrefois, le grain de riz était gros comme une tasse ou un bol. Il n’y avait pas à travailler pour l’avoir. Quand venait le moment de la maturité du riz, on allumait des bougies, on faisait des vœux pendant deux ou trois jours et le riz entrait à son gré dans les maisons. Un mari dit à sa femme qui était une paresseuse de nettoyer la maison pour faire les offrandes. La femme s’attarda et elle n’avait pas encore balayé quand le mari se mit à faire ses invocations.

Comme elle était courbée sur son balai, le riz se précipita avec fracas dans la maison. Elle le frappa d’un coup de balai et il fut réduit en petits fragments. Grain de riz irrité dit : "À partir de ce moment, je ne viendrai que si l’on me coupe avec un manche de bois et une lame de fer (la faucille)". Voilà pourquoi maintenant les hommes doivent planter le riz et le moissonner, et pourquoi aussi ses grains sont si petits.

Ông Ngoai/CVN

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