Coronavirus : la France se prépare à un confinement prolongé

La France se prépare à rester confinée quelques semaines de plus pour interrompre la circulation du coronavirus qui s'accélère avec plus de 1.000 morts, tandis qu'Emmanuel Macron effectue mercredi 25 mars une visite dans un hôpital de campagne de l'armée à Mulhouse (Est).

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Un membre du personnel soignant se repose quelques minutes à la fenêtre de l'hôpital Emile Muller à Mulhouse, le 24 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Alors que le président Emmanuel Macron a placé les médecins et chercheurs en première ligne de la "guerre" contre l'épidémie, le comité scientifique préconise la prolongation sur une durée totale de six semaines - jusqu'au 28 avril - du confinement initialement prévu pour deux semaines minimum. Il ne s'agit encore que d'une "estimation parmi d'autres", a commenté le ministre de la Santé, Olivier Véran, en reconnaissant toutefois que le gouvernement se ralliait généralement aux préconisations du comité.

"Quand la circulation du virus sera contrôlée, alors la levée du confinement pourra être abordée. S'il est possible de le lever plus tôt, nous le ferons évidemment", a-t-il ajouté. Selon le bilan des autorités sanitaires mardi soir 24 mars, 1.100 décès ont été enregistrés à l'hôpital depuis le début de l’épidémie de COVID-19 et 2.516 patients étaient mardi soir 24 mars en réanimation (+434) sur un total de 10.176 patients hospitalisés.

Un bilan officiel sans doute inférieur à la réalité puisque les décès en milieu hospitalier "ne représentent qu'une faible part de la mortalité" dans le pays, a relevé le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. Il a cité l'autre lieu de forte mortalité que sont les Ehpad où un "suivi quotidien de la mortalité" va d'ailleurs être instauré.

Alors que peu d'experts se risquent à pronostiquer la date du "pic", un essai clinique européen a démarré dimanche 22 mars dans au moins sept pays pour tester quatre traitements expérimentaux. À ce stade, la chloroquine, l'un des traitements testés qui fait débat, pourra être administrée aux malades souffrant de "formes graves" du coronavirus, mais pas pour des formes "moins sévères", a statué lundi 23 mars le Haut conseil de santé publique.

Installation de l'hôpital de campagne près de l'hôpital Emile Muller à Mulhouse, le 24 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le professeur Raoult, dont les préconisations pour un traitement à la chloroquine des malades du COVID-19 font polémiques, a annoncé mardi se mettre en retrait du conseil scientifique accompagnant l'exécutif sur la maladie, assurant privilégier un lien "direct" notamment avec Emmanuel Macron.

Lourd bilan dans les maisons de retraite

Le président a installé mardi après-midi 24 mars un nouveau Comité d'analyse, recherche et expertise (Care), qui réunit 12 chercheurs et médecins, pour conseiller le gouvernement sur les traitements et les tests contre le coronavirus. Après huit jours de confinement, le bilan est particulièrement cruel dans les maisons de retraite : 16 décès dans un établissement de Saint-Dizier (Haute-Marne), sept dans un Ehpad en Haute-Savoie, 20 dans un autre dans les Vosges.

Dans l'Est, la mobilisation s'accentue pour soulager les hôpitaux : un premier malade a été admis dans l'hôpital de campagne de l'armée à Mulhouse et une trentaine d'autres seront évacués mercredi 25 mars par TGV pour soulager l'Alsace, la région la plus frappée par le coronavirus. Ce "TGV médicalisé", une première en Europe, sera mobilisé pour la première fois pour transférer des patients depuis Strasbourg et Mulhouse vers des régions moins touchées par l'épidémie, a annoncé Olivier Véran devant les députés.

Évolution du nombre de cas de COVID-19 en France, au 23 mars
Photo : AFP/VNA/CVN

Emmanuel Macron se rendra mercredi 25 mars à l'hôpital de campagne de l'armée à Mulhouse "pour rendre hommage au personnel soignant" et "témoigner sa solidarité envers la région Grand Est qui est fortement éprouvée" par la crise du coronavirus, a annoncé l'Élysée.

"Ça ne suffit pas"

"Beaucoup de nos concitoyens aimeraient retrouver le temps d'avant, (...) mais il n'est pas pour demain", a prévenu lundi soir 23 mars Édouard Philippe en annonçant un durcissement des mesures de confinement : "Sortir pour promener ses enfants ou faire du sport, c'est dans un rayon de 1 km de chez soi, maximum pour une heure, tout seul et une fois par jour", a-t-il notamment précisé. Des dizaines de milliers d'infractions ont été constatées et les sanctions ont été durcies pour ceux ne respectant pas ces consignes.

Les 135 euros d'amende forfaitaire passent à 1.500 euros en cas de récidive "dans les 15 jours" et pourront monter jusqu'à "3.700 euros d'amende et six mois de prison". "Je pense comme de nombreux collègues que ça ne suffit pas", a lancé la cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, Karine Lacombe, mardi 24 mars sur France Inter. Il faut selon elle passer à une échelle supérieure de confinement. Les maires de plus d'une trentaine de villes ont par ailleurs mis en place un couvre-feu, comme Nice, Mulhouse ou Perpignan.


AFP/VNA/CVN

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