Coronavirus : les médecins se soutiennent dans le combat

L’épidémie de coronavirus, appelé COVID-19, poursuit sa propagation en Chine et dans le monde. Au Vietnam, neuf des seize patients infectés sont sortis de l’hôpital. Une nouvelle qui témoigne des efforts et du professionnalisme du corps médical national.

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Soins donnés à un patient du COVID-19 à l’hôpital Cho Rây, à Hô Chi Minh-Ville, le 24 janvier.
Photo : Thành Chung/VNA/CVN

Lors d’une récente conférence de presse, derrière le masque de Li Zichao, 28 ans, se dessinait la joie de ce jeune homme face à la guérison. Un évènement n’arrivant jamais seul, l’état de santé de son père Li Ding, 66 ans, également touché par le COVID-19, s’est amélioré. Il est, lui aussi, guéri.

"Je suis heureux d’être guéri. Je remercie les médecins vietnamiens pour les soins qu’ils nous ont prodigués", a exprimé Li Zichao. Ces deux Chinois, Li Zichao et son père Li Ding, sont les premiers cas de contamination par le nouveau coronavirus  confirmés par le Vietnam depuis l’apparition de l’épidémie de pneumonie virale en Chine en décembre 2019.

Action, réaction !

Admis au Département des maladies tropicales de l’hôpital Cho Rây à Hô Chi Minh-Ville, ces deux patients n’étaient à l’époque que des cas suspectés, non diagnostiqués. Le père a effectué le trajet de Wuhan à Hanoï le 13 janvier, puis est arrivé dans la ville de Nha Trang (Centre). Il s’y rendait pour voir son fils, resté dans la province méridionale de Long An depuis quatre mois. Ensuite, ils se sont déplacés à Hô Chi Minh-Ville et à Long An. Le 17 janvier, le père a présenté de la fièvre et trois jours plus tard, son fils a montré les mêmes symptômes. Sans plus attendre, ils ont été hospitalisés le 22 janvier à l’hôpital Cho Rây et mis en quarantaine de niveau 2.

À ce moment-là, les premiers obstacles sont apparus. Le père n’a pas voulu coopérer avec les médecins et le fils qui l’avait seulement emmené à l’hôpital, par mesure de précaution, a refusé qu’il soit mis en quarantaine. Les médecins ont dû redoubler d’efforts pour les convaincre.

"Nous devons nous mettre à leur place -  un étranger dans un pays qui n’est pas le sien et qui se retrouve soudainement hospitalisé, soupçonné d’être infecté pendant le Têt, une période symbolique, c’est très déroutant psychologiquement. Afin qu’ils se sentent en sécurité, il fallait que nous soyons psychologiquement solides, des médecins qui les accueillent aux infirmières ainsi que toute l’équipe qui prépare la zone d’isolement et le contrôle des infections", a partagé le médecin Nguyên Ngoc Sang sur l’arrivée de ces deux premiers cas.

L’hôpital Cho Rây s’est immédiatement coordonné avec l’institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville pour vérifier ces cas suspects et dix heures plus tard, les résultats se sont révélés positifs.

"Tout de suite, 30 médecins et infirmières de l’hôpital Cho Rây étaient prêts. Ils ont dû travailler pendant les vacances du Têt pour traiter et soigner à tour de rôle ces patients", a raconté le Docteur-médecin Lê Quôc Hùng, chef du Département des maladies tropicales de l’hôpital.

Le Dr.- Pr. associé Phan Trong Lân, directeur de l’institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville, s’est félicité de la réactivité de l’hôpital alors qu’à ce moment-là, personne n’avait officialisé la présence du COVID-19 sur le territoire vietnamien. "Tandis que les informations sur l’épidémie n’étaient pas confirmées dans notre pays, l’hôpital Cho Rây et l’équipe de médecins ce jour-là ont réagi de façon très professionnelle", s’est-il remémoré.

Selon lui, cliniquement, le fils ne devait pas nécessairement être hospitalisé, mais en raison des facteurs de risque, les médecins lui ont immédiatement demandé de rester. En pleine nuit, ils se sont rapprochés de l’institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville pour faire les tests, qui se sont révélés positifs. Une grande leçon de vie pour les autres hôpitaux en matière de soins, dont l’épidémiologie, les tests cliniques et les conseils.

"Nous avons peur aussi" 

Le patient chinois du COVID-19 (2e à droite) est sorti de l’hôpital Cho Rây le 4 février.
Photo : Dinh Hang/VNA/CVN
Photo : Dinh Hang/VNA/CVN

Devant les informations sur l’apparition de l’épidémie de COVID-19 au Vietnam, la plupart des gens sont inquiets. "Nous sommes humains et nous avons peur nous aussi d’être malades. Cependant, nous restons médecins et notre devoir est de sauver des vies avant tout", a exprimé le Dr. Lê Quôc Hùng.

Dans la salle d’isolement, six fois par jour, les médecins et infirmières rendent visite aux patients pour leur prodiguer des soins ou leur apporter de la nourriture.

Le médecin Ngoc Sang a informé que chaque jour, au contact des personnes malades, ses collègues et lui portaient une tenue spécifique avec port de masques et vêtements de protection pesant près de 2 kg. "Les médecins du Département des maladies tropicales de l’hôpital Cho Rây ont de l’expérience dans la prévention et la lutte contre les précédentes épidémies telles que le SRAS, H5N1, H1N1, etc. Cependant, celle de COVID-19 est tout à fait nouvelle, donc la crainte est toujours présente lors de la première prise de contact avec les patients", a-t-il partagé.

"Grâce aux entraînements réguliers et à notre expérience, nous ne rencontrons pas beaucoup de difficultés dans les soins et le traitement des patients. Pourtant, lorsque je suis à la maison, je n’ose pas embrasser mon fils", a-t-il ajouté.

Actuellement, on cherche tou-jours un schéma de traitement approprié pour cette maladie. C’est pourquoi, l’hôpital doit se baser sur ses expériences antérieures. Ce qui importe maintenant, c’est de trouver un traitement conforme à chaque patient. “Nous devons continuer nos efforts pour éviter la propagation de l’épidémie même au sein du corps médical”, a conclu le médecin.

Huong Linh/CVN

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