Elisabeth Borne entame ses consultations avec une Assemblée en construction

Face à un "accord de gouvernement" qui semble s'éloigner, Elisabeth Borne, cheffe d'un gouvernement minoritaire, a entamé lundi 27 juin des consultations pour former un gouvernement et une "feuille de route", comme demandé par Emmanuel Macron.

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La Première ministre française Elisabeth Borne, à Bois-Colombes, près de Paris, le 23 juin

Les députés, eux, prennent au même moment leurs fonctions : ils doivent élire mardi 29 juin le président de l'Assemblée, puis négocier mercredi 30 juin et jeudi 1er juillet la composition des principales instances de l'institution.

Le chef de l'État, qui a confirmé samedi 25 juin sa "confiance" en la Première ministre après la perte de la majorité absolue aux élections législatives, espère qu'elle parviendra à éviter le blocage à l'Assemblée nationale, avec pour objectif immédiat de faire aboutir le projet de loi du gouvernement sur le pouvoir d'achat.

Au retour du président jeudi des sommets du G7 en Allemagne et de l'Otan en Espagne, Mme Borne devra lui faire des propositions "pour une feuille de route" et "pour la composition d'un nouveau gouvernement d'action", qui sera mis en place début juillet.

La question du maintien de Damien Abad dans ce gouvernement se pose, alors qu'une plainte pour tentative de viol a été déposée contre le ministre déjà visé par d'autres accusations d'agressions sexuelles. Il a annoncé en retour une plainte pour dénonciation calomnieuse.

D'ici là, Elisabeth Borne consulte de nouveau les groupes parlementaires, notamment sur un possible "accord de gouvernement", voire leur participation à un gouvernement, ainsi que sur le vote des prochains textes de loi.

Premiers reçus lundi 27 juin : les chefs des groupes de la majorité, Aurore Bergé (Renaissance), Jean-Paul Mattei (Modem) et Laurent Marcangeli (Horizons).

À l'issue de la rencontre, Aurore Bergé a dit attendre "les propositions concrètes des différentes oppositions", affirmant que si elles "vont dans le bon sens", elle serait "tout à fait disposée comme la Première ministre (...) à (les) soutenir".

"Sur la loi pouvoir d'achat, je pense qu'on va pouvoir trouver des solutions", a estimé Jean-Paul Mattei, évoquant "certaines concessions" qu'il faudra faire, sans rentrer dans le détail.

"Il va falloir utiliser le compromis dans la fabrique de la loi", et "travailler avec la majorité mais aussi les groupes d'oppositions", a aussi reconnu Laurent Marcangeli.

"Converger avec le gouvernement"

Chez Les Républicains, principale formation vers laquelle semble se tourner le président pour se rapprocher de la majorité absolue des députés (289), le nouveau patron des députés Olivier Marleix a exclu que des députés LR acceptent de rentrer dans le gouvernement.

"On a beaucoup mieux à faire que de se vendre individuellement, c'est d'obtenir des avancées pour les Français", a-t-il dit lundi 27 juin sur Europe 1, expliquant que Les Républicains vont "tout faire pour converger avec le gouvernement" lors de l'examen du texte sur le pouvoir d'achat, mais seront "exigeants" sur le financement.

À gauche, la députée Nupes-PS Valérie Rabault juge aussi "impossible" de négocier une coalition en deux jours. Elle a assuré sur franceinfo que son parti ne participerait pas au gouvernement mais regarderait les textes "de manière pragmatique".

Au sein même de la majorité présidentielle, certains sont sceptiques. Le patron du MoDem François Bayrou ne pense pas que des "accords d'appareil" ou une "coalition" soient possibles avec des oppositions mais croit plutôt "à un gouvernement des bonnes volontés et aux majorités d'idées".

Avec 245 députés, M. Macron a obtenu la majorité relative la plus basse de l'Histoire de la Ve République. Mais des parlementaires sont décrochés un à un, et Mme Borne comptait jeudi 252 députés, à 37 voix de la majorité absolue.

Roussel clarifie

Les groupes à l'Assemblée nationale.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour l'Insoumis Eric Coquerel, le président "fait mine de maîtriser la situation". "Jupiter patauge", renchérit François Ruffin.

Leur formation, tout comme le Rassemblement national, est exclue par le chef de l'État de tout projet de coalition, faute d'être, selon lui, "des partis de gouvernement".

Le numéro 2 de LFI Adrien Quatennens a confirmé dimanche qu'il n'y avait "pas d'arrangement possible" avec la majorité. Et "pas de risque" à ses yeux d'un éclatement de l'alliance de gauche Nupes sur la question.

"Essayer de nous diviser entre nous, ça ne peut pas marcher parce que notre accord est un accord de fond et un accord solide", a affirmé lundi 27 juin à Villeurbanne, le député Nupes-LFI Gabriel Amard.

"Ce n'est pas du tout à l'ordre du jour que nous participions à un tel gouvernement", a assuré lundi le patron du PCF, Fabien Roussel, clarifiant sa position alors que les critiques se multiplient à gauche sur sa stratégie de démarquage vis-à-vis de la Nupes.

La Nupes s'apprête à déposer "une grande loi d'urgence sociale" et les députés LR vont mettre sur la table des propositions sur le pouvoir d'achat. Le texte gouvernemental en préparation propose la hausse de 4% d'une série de prestations sociales.

Mais "tout n'est pas possible, (...) nous avons atteint la cote d'alerte sur les finances publiques", a averti sur BFMTV le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

AFP/VNA/CVN

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