General Electric vend son activité dans la biopharma pour réduire sa dette

General Electric (GE) a annoncé lundi 25 février la cession pour 21,4 milliards de dollars de ses activités biopharmaceutiques au groupe industriel Danaher, le premier fait d'armes du PDG, Larry Culp, nommé en urgence il y a cinq mois pour redresser l'entreprise créée il y a 126 ans.

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La transaction marque un changement de stratégie de la part de M. Culp, qui avait indiqué l'an dernier vouloir donner son indépendance aux activités de santé, GE Healthcare, en les introduisant en Bourse cette année. Elle va néanmoins apporter de l'argent frais à l'ancien conglomérat industriel, qui en a besoin pour honorer des échéances de remboursement de son énorme dette, qui atteignait plus de 100 milliards de dollars fin décembre 2018. "C'est une étape importante", a salué M. Culp, cité dans le communiqué. "C'est la preuve que nous mettons en application notre stratégie en prenant des mesures mûrement réfléchies pour réduire notre dette et améliorer nos comptes".

Danaher, fabricant d'équipements médicaux dirigé jusqu'en 2014 par Larry Culp, va en effet verser 21 milliards de dollars en espèces à GE et reprendre une partie des retraites d'employés de l'entreprise pour 400 millions. L'an dernier, près de la moitié (21 milliards de dollars) des 55 milliards de dollars de la dette des activités industrielles de GE était due aux pensions de ses employés. GE a dans la foulée fait savoir renoncer à scinder GE Healthcare, dont le chiffre d'affaires hors activités biopharmaceutiques était de 17 milliards de dollars l'an dernier. Cette division, qui fabrique notamment les technologies pour IRM et autres scanners, est celle qui connait une des croissances les plus rapides. Larry Culp n'a toutefois jamais caché son envie de se concentrer sur l'aéronautique et l'énergie.

L'action flambe

À Wall Street, le titre a gagné 6,39% à 10,82 dollars. Les primes des assurances contractées par des investisseurs en cas de faillite de l'entreprise (CDS, credit default swaps) sont tombées elles à un plus bas en quatre mois.

Inquiète de l'état des liquidités de GE, l'Agence de notation Moody's a relégué sa note de solidité financière à un cran seulement au-dessus de celle accordée aux entreprises au bord de la faillite.

Les trois grandes agences de notation ont chacune confirmé lundi 25 février la note de solidité financière accordée actuellement à GE, en faisant valoir que l'entreprise va continuer à empocher les bénéfices réalisés par GE Healthcare. Cette note est actuellement tout proche de celle accordée aux entreprises au bord de la faillite aussi bien chez Standard & Poor's, Moody's et Fitch. Cette dernière n'exclut pas de l'abaisser dans les prochains mois.

De nombreuses craintes entourent l'état des liquidités et, notamment, les flux de trésorerie du co-fabricant du moteur d'avion de nouvelle génération LEAP équipant les nouveaux Boeing. GE a par exemple réduit son dividende à la portion congrue (un cent par action) et n'a pas livré ses prévisions financières pour l'année 2019 en janvier lors de la publication de ses résultats annuels, donnant rendez-vous aux investisseurs le 14 mars.

À l'origine de nombreuses inventions - la lampe à fluorescence, la transmission radio, le réfrigérateur, le silicone, le réacteur d'avion, le pilotage automatique des avions ou le réacteur nucléaire civil - GE est devenu l'ombre du mastodonte ayant dominé l'industrie mondiale pendant des années à cause de mauvais paris dans le secteur financier et les énergies fossiles et en raison d'erreurs de management.

Le groupe a notamment racheté pour 15 milliards de dollars le pôle énergie du fleuron industriel français Alstom en plein ralentissement du marché des réacteurs nucléaires. GE a écopé fin janvier d'une amende de 1,5 milliard de dollars aux États-Unis, où les autorités accusaient une filiale d'avoir accordé à des ménages fragiles des crédits "subprimes", à l'origine de la crise financière de 2008. Les activités biopharmaceutiques de GE faisaient partie de l'unité sciences de la vie et ont généré un chiffre d'affaires d'environ 3 milliards de dollars en 2018. Pour 2019, les revenus devraient augmenter à 3,2 milliards, en raison du foisonnement des nouvelles thérapies.

Elles recouvrent la fabrication des logiciels et équipements aidant à la recherche et développement (R & D) des médicaments. Danaher est spécialiste d'équipements médicaux et fabrique par exemple les équipements d'imagerie moléculaire et des implants dentaires. La transaction entre les deux groupes devrait être finalisée au quatrième trimestre, a assuré General Electric.


AFP/VNA/CVN

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