La pagode Tam Chuc fait peau neuve

Le complexe de la pagode Tam Chuc, dans la province de Hà Nam, est entouré d’un paysage montagneux karstique lui valant le surnom de "baie de Ha Long terrestre". La première phase de sa restauration s’achève à l’occasion de la fête internationale du Vesak 2019.

>>Vesak de l’ONU 2019: fête de lanternes flottantes afin de prier pour la paix

>>Vesak: célébration bouddhique mondiale pour la paix

>>Le bouddhisme au service de la paix

La pagode Tam Chuc est un modèle parfait pour un grand lavis traditionnel.
Photo: VNA/CVN

Tam Chuc fait partie des lieux de culte bouddhiste les plus anciens et les plus sacrés du Vietnam. De concert avec la pagode Bai Dinh (province de Ninh Binh) et celle des Parfums (Hanoï), elle est ainsi une des principales destinations de pèlerinage dans le Nord pour les bouddhistes vietnamiens.

Située à 60 km au sud de la capitale Hanoï, dans la commune de Ba Sao, district de Kim Bang, province de Hà Nam, la nouvelle pagode Tam Chuc est construite sur les fondations de l’ancienne, originellement construite sous la dynastie des Dinh (968-980).

Un site hors du commun

Afin de restaurer ce trésor architectural, les autorités locales ont décidé de lancer les travaux en 2006 selon une feuille de route prévoyant la fin du chantier en 2048. Le budget alloué à la remise en état est estimé à 11.000 milliards de dông. Bien conscient de la portée symbolique d’un tel édifice et de ses potentiels en termes d’attraction touristique, le gouvernement l’a reconnu comme complexe touristique national religieux en vertu de la décision N°201 datant du 22 janvier 2013 du Premier ministre Nguyên Xuân Phuc.

Le complexe de la pagode Tam Chuc regroupe divers sites historiques tels que les pagodes Thiên Phuc, Bà Danh, Ông, Tam Giao, Thi, les temples Ly Thuong Kiêt, Lê Chân et de nombreuses grottes spectaculaires afin de maximiser les profits et d’optimiser la gestion du site.

Les trois statues colossales de Bouddha en bronze noir et représentant le passé, le présent et le futur situées au cœur même du Diên Tam Thê.
Photo: VNA/CVN

Et quel site! Le complexe couvre en effet près de 5.000 ha de terrains et abrite des éléments de décorations de grande valeur. Dans sa conception, le site est relativement classique puisqu’il est pourvu de tous les attributs traditionnels des pagodes vietnamiennes: Công Tam Quan (la porte d’entrée à trois arches), Diên Quan Âm (sanctuaire de Bodhisattva ou Dame de la Miséricorde aux 1.000 yeux et 1.000 mains), Diên Tam Thê (sanctuaire des trois Bouddha représentant le passé, le présent et le futur), Diên Phap Chu (sanctuaire du Seigneur Bouddha Sakyamuni) et Chùa Ngoc (petite pagode de stupa de Jade).

La pagode Tam Chuc s’endosse sur la montagne "Thât Tinh" à sept sommets et donne une belle vue sur un grand lac, d’une superficie de 600 ha. Au milieu du lac flottent six îlots représentant, selon la légende, six cloches jetées par le Ciel, d’où son nom du lac Luc Nhac (six cloches). Selon le plan architectural, la nouvelle pagode est intégralement construite en briques issues du village de céramique de Kim Lân, en banlieue de Hanoï, qui avait déjà fourni les briques à la citadelle Dai La (ou citadelle Thang Long-Hanoï).

Tous les murs de la pagode sont décorés par un total de 12.000 bas-reliefs en roche volcanique représentant l’histoire de Siddhartha Gautama avant et après son Éveil et son accession au statut de Bouddha. Ces œuvres ont été sculptées par des artisans indonésiens réputés pour ce genre de raffinement, puis transportées au Vietnam.

Enfin, le site comprend un jardin de 1.000 piliers en pierre (un record pour une pagode vietnamienne), d’une hauteur de 12 m, pesant 200 tonnes chacun et illustrant les enseignements du Dharma (ou Loi Bouddhique).

La pagode Tam Chuc a accueilli la grande fête du Vesak 2019 tenue du 12 au 14 mai.

Des trésors précieux

En plus des spécificités énoncées précédemment, il convient de s’attarder sur plusieurs composantes qui font et feront de la pagode Tam Chuc un lieu unique.

Il faut ainsi évoquer les trois statues colossales de Bouddha en bronze noir et représentant le passé, le présent et le futur situées au cœur même du Diên Tam Thê. Les visiteurs pourront également y admirer une gigantesque statue en bronze pesant jusqu’à 200 tonnes sur la montagne Thât Tinh.

D’un point de vue symbolique, l’Église bouddhique du Vietnam (EBV) a planté au sein de la pagode un arbre de la Bodhi (aliboufier), offert par le président du Parlement sri-lankais, Karu Jayasuriya. Ce plant est en fait une branche du Jaya Sri Maha Bodhi, le plus vieil arbre du monde, âgé de 2.250 ans et se trouvant à Mahamegha dans l’ancienne capitale Anuradhapura (Sri Lanka).

Encore plus rare et spectaculaire, la pagode dispose en décoration d’une météorite de 5,5 kilos achetée aux enchères en 2014 par la société de construction Thiên Truong. Elle fut découverte en 2017 dans une région reculée de la Mauritanie, au Nord-Ouest de l’Afrique, mais elle était probablement sous terre depuis des milliers d’années.

Même si la nouvelle version de la pagode Tam Chuc est loin d’être achevée, elle mérite largement un peu de votre temps si vous allez visiter le Vietnam.

Thuy Hà/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top