L'Angleterre se déconfine et revient à des restrictions régionales

L'Angleterre sort mercredi 2 décembre d'un confinement de quatre semaines pour retourner à une approche régionale que le Premier ministre Boris Johnson espère pouvoir lever au printemps grâce à l'action conjuguée des vaccins et du dépistage de masse.

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Une employée dispose des produits sur un rayon dans un salon de coiffure de Londres le 1er décembre.

C'était le deuxième confinement subi par l'Angleterre, destiné à freiner une deuxième vague de coronavirus dans le pays le plus endeuillé en Europe par la pandémie (plus de 59.000 morts pour 1,6 million de cas positifs). Il est remplacé, au moins jusqu'en février, par un système d'alerte à trois niveaux, imposant des restrictions localement selon la gravité de l'épidémie.

"Nous devons être réalistes et nous devons accepter (...) qu'il n'y a pas encore de vaccin" en phase de déploiement, qui seul permettra un retour à une vie normale, a expliqué mardi 1er décembre Boris Johnson à la Chambre des Communes, la chambre basse du Parlement. "D'ici là, nous ne pouvons pas nous permettre de nous relâcher, particulièrement durant les mois froids de l'hiver", a-t-il ajouté, justifiant les mesures de restriction.

Parmi les assouplissements communs à toute l'Angleterre, les magasins non essentiels peuvent de nouveau accueillir des clients, au grand soulagement des commerçants à l'approche de Noël, période traditionnellement faste. Les salles de sport peuvent aussi rouvrir, et les services religieux et les mariages reprendre. Les habitants peuvent désormais se réunir, à six maximum, et à l'extérieur uniquement si leur région est concernée par le niveau d'alerte le plus élevé.

Rébellion

Quasiment toute l'Angleterre, soit environ 55 millions de personnes, est placée en niveau d'alerte 2 ou 3, sauf l'île de Wight, les Cornouailles et les îles Scilly, qui se trouvent en niveau 1, le plus faible. Les restrictions (qui concernent notamment le fonctionnement des pubs et restaurants et les réunions en intérieur) sont plus sévères qu'avant le confinement, ce qui a provoqué la colère de nombreux députés, y compris dans les rangs conservateur du Premier ministre Boris Johnson. Ils redoutent des conséquences désastreuses pour l'économie, déjà affaiblie depuis le début de la pandémie, comme l'a récemment illustré l'annonce de dépôt de bilan du groupe de prêt-à-porter Arcadia, aux enseignes bien connues des Britanniques.

Des passants devant un magasin exploité par le groupe de prêt-à-porter Arcadia à Londres.

Pour soutenir le secteur dans la période des achats de Noël, le gouvernement a décidé de donner plus de flexibilité aux commerces pour leurs heures d'ouverture, certaines chaînes décidant de fonctionner 24 heures sur 24. Lors du vote mardi 1er décembre sur le plan gouvernemental, les députés du Labour, principal parti d'opposition, ont choisi de s'abstenir. Leur chef, Keir Starmer, a estimé insuffisant le soutien financier de l'exécutif pour les zones les plus touchées et exprimé des doutes sur l'efficacité des nouvelles mesures en l'absence d'un système de traçage efficace.

Le gouvernement a reconnu l'impact économique "important" des restrictions mais souligne que les conséquences d'une propagation incontrôlée du virus seraient "bien pires" pour la santé publique. Des arguments qui n'ont pas convaincu certains députés conservateurs, dont 55 ont voté contre le plan gouvernemental et dont 16 autres se sont abstenus, confrontant Boris Johnson à la plus grosse rébellion au sein de son parti depuis son élection.

Trêve à Noël

Les mesures, adoptées in fine à 291 voix contre 78, seront réexaminées toutes les deux semaines, avec une première évaluation prévue le 16 décembre. "Cela permettra de préserver les progrès réalisés au cours du mois dernier et de garder le virus sous contrôle", s'est réjoui mardi soir 1er décembre un porte-parole du gouvernement.

Malgré les progrès contre la maladie, avec une baisse d'environ un tiers du nombre de contaminations pendant le confinement selon une étude menée par l'Imperial College de Londres, un assouplissement des restrictions avant Noël est peu probable. Les Britanniques auront cependant une trêve à Noël, les réunions de famille étant autorisées pendant cinq jours, du 23 au 27 décembre, sans réunir plus de trois foyers.

Boris Johnson espère que la généralisation du dépistage, associé à la vaccination, permettra au pays de sortir du long tunnel de restrictions au printemps. Dans les autres régions du Royaume-Uni, les stratégies adoptées varient. L’Écosse, par exemple, dispose également d'un système de restrictions locales. Le Pays de Galles, après un confinement de 17 jours achevé début novembre, va imposer à ses pubs à partir de vendredi de fermer à 18h00 et leur interdire de vendre de l'alcool, espérant ainsi garder l'épidémie sous contrôle avant Noël.


AFP/VNA/CVN

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