Le souffle de la jeunesse dans la lutte anti-épidémique

Nguyên Xuân Truong et Ngô Gia Long font partie des nombreux jeunes volontaires présents dans les zones épidémiques du pays. Si le premier se penche sur l’aide aux paysans, le deuxième épaule le personnel médical dans le soin des patients.

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Nguyên Xuân Truong (1er plan) dans une station de relais de produits agricoles de la province de Hai Duong (Nord).
Photo : NXT/CVN

Ces jours-ci, Nguyên Xuân Truong, 25 ans, employé de marketing à Hanoï, lance souvent sur son compte Facebook des appels à la consommation des prunes de la province de Son La (Nord). Avec un groupe de jeunes Hanoïens, il agit activement en vue d’aider les cultivateurs de cette province septentrionale à écouler son grand volume de fruits mûrs qui risque de rester stocké en raison de l’épidémie.

Truong est le leader d’Uoc mo cho em (Rêve pour toi), un groupe de bénévoles réunissant des étudiants de plusieurs universités à Hanoï. Il est également le chef adjoint du Réseau national de volontariat du Nord (RNVN). Poursuivant depuis sept ans ce travail de volontariat, Truong et Uoc mo cho em ont mobilisé des fonds pour construire 19 "maisons de cœur", trois écoles et deux ponts dans plusieurs régions en difficultés du pays.

Depuis l’apparition du COVID-19, Truong oriente ses activités d’aide à la lutte contre le virus dans les "points chauds" du Nord comme les provinces de Vinh Phuc, Hai Duong, Quang Ninh, et Bac Giang et Bac Ninh actuellement.

Étant l’un des dirigeants du RNVN, Truong travaille comme modérateur d’activités d’une vingtaine de clubs membres prenant en charge des stations de relais de dons à destination des zones épidémiques qui connaissent une rupture provisoire des services de transports public et privé. Il est souvent présent dans ces stations de relais et n’hésite jamais à mettre la main à la pâte.

"Dans des localités enregistrant un épicentre de l’épidémie, nous avons désigné un club membre fonctionnant comme une antenne afin de nous fournir ce dont ont besoin les habitants locaux, les centres de confinement ou les hôpitaux de campagne militaire. Chaque semaine par exemple, le club-antenne met à jour les besoins le lundi, ces besoins sont précisés le mercredi dans une liste détaillée pour que les autres clubs puissent mobiliser la collecte de dons. Enfin, vers la fin de la semaine, les dons sont livrés au club-antenne dans des stations de relais pour la distribution directe vers la localité", explique-t-il.

Pendant les mois de mai et juin, Bac Giang a connu une vague de contaminations alors que commence la saison de récolte des produits agricoles (pastèque, litchi...). Les fruits mûrs risquent soit d’être laissés pour compte, soit de rester en stock. Truong a ainsi mobilisé une campagne de sauvetage pour aider les paysans à libérer les stocks.

À Hà Nam, il avait déjà initié une campagne similaire pour la sauvegarde des courgettes et pastèques. En plus des aides aux paysans, Truong et le RNVN ont aussi collecté des dons de matériel médical. Lorsque l’épidémie s’est déclarée à Hai Duong et Quang Ninh en février, un volume important de matériel médical a été mobilisé pour ces localités : visières de protection, masques médicaux, gels antiseptiques et thermomètres, notamment. Le RNVN s’est lancé dans la fabrication de visières de protection. "Au début, nous avons beaucoup hésité à nous engager dans ce projet. Mais après quelques lots conçus à titre d’essai remis aux unités de première ligne dans les zones de confinement, la qualité et l’efficacité des produits ont été reconnus, ce qui nous a motivé à continuer", partage-t-il.

Entrer dans l’épicentre de l’épidémie

À l’image de Nguyên Xuân Truong, Ngô Gia Long, 32 ans, photographe indépendant à Bac Giang, s’est engagé volontairement dans la lutte antiépidémique. "Depuis que ma province est devenue un épicentre, j’ai dû fermer mon studio. Pendant les premiers jours où je suis resté chez moi, je n’ai pas arrêté de me dire qu’il fallait que je fasse quelque chose pour apporter ma part à la lutte contre le COVID-19", raconte-t-il.

Ngô Gia Long, en combinaison de protection, dans un centre de confinement à Bac Giang (Nord).
Photo : NGL/CVN

Long s’est inscrit dans une équipe de volontaires travaillant dans les zones de confinement malgré la désapprobation de ses parents. "Quand j’ai écrit ma lettre d’engagement, je n’ai eu aucune crainte. J’ai entièrement confiance aux mesures de prévention du secteur de la santé. La seule chose qui m’inquiétait était de ne pas être accepté". Quelques jours avant le départ, il réussit à persuader ses parents.

Le 16 mai, accompagné de 19 autres jeunes, il est envoyé dans un centre de confinement dans la ville de Bac Giang pour assister une équipe de 200 médecins, infirmiers et étudiants de l’Université des techniques médicales de Hai Duong (HMTU), envoyée sur place pour prendre soin des patients. "Tous les jours, je me réveille à 05h00 et porte une combinaison, des gants et une visière de protection. Après la préparation du petit-jeuner pour les médecins, infirmiers et étudiants, nous effectuons le nettoyage et la désinfection des logements de plus de 200 personnes mises en quarantaine. Le reste du temps, nous recevons des dons de l’extérieur, et les classifions afin de les distribuer”, précise Long.

Après les heures de travail, profitant de son temps libre, Long prend souvent son appareil photo et capture les scènes de la vie quotidienne au sein du centre. Les scènes les plus mémorables pour lui sont les personnes âgées, femmes et enfants attendant les tests, le personnel médical enthousiaste malgré la fatigue et la surcharge de travail. "Ce sont des images très touchantes que je n’oublierai jamais. Travailler aux côtés des médecins et des jeunes volontaires est également un souvenir que je chéris. Je continuerai de travailler sur place jusqu’à ce que Bac Giang ait complètement maîtrisée la pandémie", conclut-il.


Linh Thao - Thanh Anh/CVN

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