Paiement sans espèces: manque de synergie

Sur la mise en œuvre du paiement sans espèces, Dào Minh Tuân, président de l’Association des cartes bancaires du Vietnam, a fait part de ses observations lors d’un entretien avec la presse.

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Comment évaluez-vous l’actuelle situation du paiement sans espèces et les changements dans les années à venir au Vietnam?

Je pense qu’il y a encore un manque de synchronisation entre les intermédiaires de paiement (banques et sociétés de technologies financières) et les fournisseurs de biens et de services.

Actuellement, les habitants ne peuvent pas effectuer le règlement sans espèces chez de nombreux fournisseurs de services et de biens. Par exemple, pour les services publics, ce mode s’applique encore de manière lente. Donc, les fournisseurs de biens et de services, qui peuvent être des particuliers, des entreprises, des organismes administratifs publics, doivent mettre en place des politiques ou proposer des méthodes susceptibles d’encourager les citoyens à utiliser le paiement sans cash.

Pour les banques et les sociétés de technologies financières, responsables principaux de la fourniture des moyens de paiement, celles-ci devraient diversifier les services et produits pour un meilleur accès à l’application. Nous entrons dans l’ère de la 4e révolution industrielle. Le gouvernement et les entreprises se doivent de passer à la numérisation. Les services bancaires n’échappent bien sûr pas à la tendance. Donc, la multiplication des transactions via les cartes bancaires, les portefeuilles électroniques, le paiement sans contact ou celui en un clic, permettra aux consommateurs de s’habituer à ce mode de paiement avancé.

L’application de portefeuille électronique MoMo a installé plus de 100.000 terminaux de paiement dans des restaurants, supermarchés… au Vietnam.
VNA/CVN

Bien que les solutions de paiement sans espèces soient variées, la plupart des utilisateurs vietnamiens sont des jeunes. Que faire pour tirer avantage de la situation?

Les technologies sont en constante évolution. Donc, les jeunes restent les plus accessibles et sont les pionniers dans l’utilisation de services développés sur la base de nouvelles plateformes technologiques. Pour les personnes plus âgées, je pense que chaque fournisseur de services devra analyser en détail leurs comportements, goûts, besoins et habitudes.

Pensez-vous que beaucoup de banques entrent dans la course d’émission de cartes en quantité, amenant à un nombre élevé de cartes "mortes"?

C’était un vrai phénomène il y a cinq ans quand toutes les banques, grandes et petites, participaient à cet assaut du marché des cartes bancaires. Elles ont voulu augmenter le nombre de cartes émises sans s’intéresser à savoir combien d’entre elles étaient réellement actives. Toutefois, ces cinq dernières années, selon l’Association des cartes bancaires du Vietnam, la situation a énormément changé. Le nombre de cartes activées représente dorénavant 90% des cartes émises.

Les modes de paiement sans cash se diversifient au Vietnam.

Selon vous, l’existence et le développement rapide des sociétés de technologies financières, fortes de services de paiement variés et modernes, représentent-ils une pression concurrentielle importante sur les banques vietnamiennes?

C’est certainement le cas. Les banques vietnamiennes en sont bien conscientes. Leur plus grand défi pour concurrencer les sociétés de technologies financières est, à l’heure actuelle, le cadre juridique. En effet, ces banques arrivent derrière ces sociétés en termes de développement de la clientèle car elles poursuivent encore une méthode traditionnelle qui oblige les clients voulant ouvrir un compte à se présenter physiquement pour le processus d’identification personnelle. Alors que les sociétés de technologies financières peuvent utiliser l’identification en ligne des clients via l’e-KYC (Know your customer).

Cependant, malgré ce défi, les banques ont bien compris qu’il fallait  coopérer avec ces sociétés car celles-ci présentent de nombreux avantages. C’est en observant ce moyen avancé d’élargissement de la clientèle que les banques vietnamiennes sont obligées d’ajuster leurs règles pour s’adapter à la nouvelle situation.

Les utilisateurs veulent un paiement rapide et pratique. Mais, ils ont également besoin de sécurité. Quelles sont vos remarques aux fournisseurs de services ainsi qu’aux utilisateurs pour assurer la sécurité des transactions?

À l’image d’une maison, nos actifs doivent être protégés par différentes classes de serrures pour s’assurer que nous seuls puissions y accéder. Pour les clients, je pense que le plus important est naturellement la prudence lors de chaque utilisation de produits bancaires électroniques.

Pour les fournisseurs de services, qui sont aussi gestionnaires des actifs des clients, il est nécessaire d’investir en permanence, de protéger ces actifs en renforçant et en développant des systèmes de sécurité pour notre clientèle.


Lê Phuong - Linh Thao/CVN

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