Privés de liberté, mais pas d’humanité

La prison de Thu Duc, à Binh Thuân, compte environ 200 détenus étrangers. Ici, outre les activités leur permettant de s’améliorer moralement, ils suivent des formations professionnelles, des cours de vietnamien et travaillent à une meilleure réinsertion.

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Lors d’un cours de vietnamien dans la prison de Thu Duc à Binh Thuân (Centre).
Photo : Xuân Khu/VNA/CVN
Photo : Xuân Khu/VNA/CVN

Parmi ses plus de 6.000 détenus, la prison de Thu Duc, dans la province de Binh Thuân (Centre), compte environ 200  étrangers. Ils bénéficient du bon respect des droits de l’homme auxquels le Vietnam adhère.

Les conditions de vie essentielles assurées

Selon le lieutenant-colonel Pham Minh Hai, surveillant adjoint de la prison, les étrangers proviennent d’une vingtaine de pays, dont huit n’ont pas révélé leur nationalité. Ils bénéficient tous des normes en vigueur en ce qui concerne l’alimentation, l’habitation, les besoins essentiels, les soins médicaux, la visite des proches et des cadres consulaires. Les bâtiments sont propres et ensoleillés, entourés d’arbres et de fleurs. Chaque cellule possède une télévision et des fenêtres.

John Nguyên, un Américain incarcéré ici depuis 19 ans, apprécie les règles et le fonctionnement de l’établisse-ment. "Les jours ordinaires, on prend des repas normaux. Les jours de fêtes, ils sont plus copieux”, partage-t-il. “En plus, les cadres sont toujours prêts à nous aider. Quand la pandémie de COVID-19  sévissait dans le pays, la réception de l’argent a été retardée. Alors, l’établissement nous a prêté une certaine somme", ajoute-t-il.

Nicholas Stars, un Nigérian d’une quarantaine d’années, purge sa peine ici depuis cinq ans. D’après lui, les conditions alimentaires et d’hygiène sont bonnes. Les cadres sont  gentils et respectueux. Pendant son temps libre, il lit. "Il me reste encore dix ans, mais je ferai de mon mieux pour sortir plus tôt que prévu", confie-t-il en vietnamien.

La prison de Thu Duc a mis également en place des cours d’orientation professionnelle, de connaissances générales, de chant et de danse, des activités sportives et artistiques. L’artisanat fait aussi partie du programme. Travailler permet aux détenus d’acquérir des compétences qui les aideront à leur sortie de prison.

La fraternité avant tout

Preayamooch, une Thaïlandaise, informe que les conditions de vie dans la prison sont très bonnes, complètement différentes de ce qu’elle imaginait au départ. "Les examens médicaux sont réguliers. Quand on est malade, on est dispensé de travailler et bien soigné", fait-elle savoir.

Les dirigeants de la prison s’intéressent à l’enseignement du droit, de l’éducation civique, mais aussi du vietnamien qui permet aux détenus d’avoir une langue commune pour échanger entre eux, avec les gardiens, et bien comprendre le règlement intérieur, les politiques du Parti et de l’État du Vietnam. Ces cours de vietnamien sont aussi une clé pour découvrir la culture du pays.

La lecture, l’un des passe-temps préférés des détenus à Thu Duc.
Photo : Xuân Khu/VNA/CVN

Selon Peng Kang Yu, chef de la classe de vietnamien, comme les détenus viennent de différents horizons, le vietnamien les rapproche. En outre, en maîtrisant la langue, ils peuvent trouver dans la bibliothèque beaucoup de livres intéressants.

Comme elle peut parler anglais, Preayamooch est assistante dans l’enseignement du vietnamien. "En maîtrisant le vietnamien, je comprend bien ce que les cadres de la prison disent. Les cours de langue encouragent à se perfectionner pour une bonne réinsertion", partage-t-elle.

Incarcéré depuis une vingtaine d’années dans la prison de Thu Duc, Mohd Hafiz Gomez Bin Abdullah, un Malaisien, était têtu et ne suivait pas les règles au début de sa détention. Grâce au soutien du personnel, il a changé et décidé de refaire sa vie. Sensible à la culture vietnamienne et aux qualités des locaux, Gomez est impressionné par la solidarité, la tolérance et l’entraide des habitants. Ces qualités sont visibles même dans la prison, entre cadres et détenus.

"La sympathie et l’aide des cadres m’ont poussé à devenir une meilleure personne. Cela fait sept fois que ma peine est réduite. Il ne me reste que dix mois avant d’être libéré. Outre ma famille, ma femme vietnamienne m’attend", avoue-t-il.

Selon le lieutenant-colonel Pham Minh Hai, l’établissement aide les détenus à prendre conscience de leurs crimes et à se bâtir un nouvel avenir. "Ce n’est pas un lieu de détention, mais celui de rééducation et de métamorphose intérieure", souligne-t-il. Avant de conclure : "Pour nous, il n’y a pas de prisonniers mais des détenus. Ici, ils payent leur dette envers la société, autrement dit, l’établissement est leur école de vie".

Mai Quynh/CVN

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