Un dîner solidaire pour les victimes de l’agent orange à Paris

Quelques nems, des salades, du poulet rôti, du riz et du porc au caramel... Autant de petits plats ayant rapporté une partie de l'argent récolté pour soutenir le procès de Trân Tô Nga. Nombreuses sont les activités de collecte de fonds en France solidaires à la cause des victimes de l'agent orange/dioxine au Vietnam.

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La députée écologiste Sandrine Rousseau (première à gauche) et l'ambassadeur du Vietnam en France, Dinh Toàn Thang (deuxième à droite), ont assisté au repas de soutien au procès de Trân Tô Nga, le 24 juin à Paris.

Plus de 90 personnes se sont mises à table le 24 juin au Foyer du Vietnam dans le 5e arrondissement de Paris. Il s’agit du dîner solidaire donné par le Comité de soutien à Trân Tô Nga qui souhaite collecter des fonds pour son procès contre plusieurs firmes chimiques américaines. Le repas a notamment attiré la participation de l'ambassadeur du Vietnam en France, Dinh Toàn Thang, celle de la députée Sandrine Rousseau, militante du parti Europe Écologie Les Verts (EELV), du maire de Choisy-le-Roi, Tonino Panetta, et un grand nombre de représentants d'associations de soutien aux victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine.

Tom Nico, membre du comité d'organisation, a précisé qu'il s'agissait du troisième repas de récolte de fonds qui a eu lieu à Paris pour soutenir le cas de Trân Tô Nga. "Pour suivre ce procès, il y a beaucoup de frais de traduction, d’appel, de voyages, d’avocat bénévoles…, c’est pour ça qu’on a voulu organiser ces trois repas pour montrer que la campagne est continue et qu’on est derrière Nga pour la soutenir jusqu’au bout dans son combat", a expliqué Tom Nico.

Trân Tô Nga, pour sa part, a exprimé sa joie et son émotion en voyant un grand nombre d'amis français et vietnamiens d'outre-mer assister à cet événement. Elle a déclaré qu’il s’agissait d’un "grand honneur et un encouragement" pour elle dans cette longue et ardue bataille. "Cela montre la volonté et l'énergie de ceux qui aiment la justice. Ils soutiennent le procès de Trân Tô Nga pour la cause des victimes de l’agent orange, pas à cause de moi. Leurs actions de soutien sont tellement significatives et je suis très reconnaissante envers tout le monde" a-t-elle partagé.

Quant à l’ambassadeur du Vietnam en France Dinh Toàn Thang, il a qualifié Trân Tô Nga de femme "courageuse, déterminée et résiliente" dans sa lutte pour la justice pour les victimes de l'agent orange/dioxine, et aussi d’un "exemple typique" pour la communauté vietnamienne en France. Il a affirmé : "En venant ici aujourd'hui, nous voulons nous tenir à ses côtés et espérons qu'elle poursuivra son chemin et sera également le noyau de rassemblement de la communauté vietnamienne en France dans un combat pour la justice."

Le repas de solidarité a également vu la participation de la députée française Sandrine Rousseau, une militante au sein du parti Europe Écologie - Les Verts (EELV), qui a souhaité que les Français connaissent la vérité sur les conséquences de l'agent orange/dioxine sur l'homme et l'environnement et a exprimé son soutien envers les victimes.

Admirative du courage d'une "petite femme qui a attaqué de très grosses entreprises", la députée Sandrine Rousseau n'a pas hésité à insiter : "C’est un peu le pot de terre contre le pot de fer. Il n’y a pas beaucoup de poids par rapport aux grandes entreprises, mais pour l’instant elle arrive à tenir. Donc, elle gagnera son combat si derrière elle, on emmène l’opinion public. Parce qu’on sait que ces entreprises ont été très compromises avec bien de pollutions dans le monde, avec bien de problèmes de santé dans le monde. Donc, évidemment je suis là, et je suis très heureuse d’être là".

Le combat se poursuit

Trân Tô Nga, octogénaire française d’origine vietnamienne est actuellement atteinte d'un cancer, des séquelles à la suite de l'agent orange/dioxine qu'elle a contracté en 1966 alors qu'elle était journaliste à l'Agence d’Information de Libération travaillant sur le champ de bataille du Sud.

Au cours de ces huit dernières années, elle a mené et continue de mener un combat contre les entreprises chimiques qui ont produit et vendu l'agent orange/dioxine utilisé par l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam. Parmi ces entreprises, figurent Monsanto et Dow Chemical, notamment. La femme exige justice pour les victimes.

À la mi-juin, la première session de la Cour d'appel s'est tenue à Paris pour entendre l'appel de Trân Tô Nga après que le tribunal français d'Evry ait rejeté son affaire lors de l'audience de première instance du 10 mai 2021. D'ici au deuxième trimestre 2023, des débats de contre-arguments se tiendront entre les deux parties, avant d'entrer en session contentieuse au Tribunal de Paris.

Le combat de Trân Tô Nga pour la justice et les victimes de l'agent orange/dioxine est encore long. "Vos dons, sa force ! Trân Tô Nga, en procès contre 14 multinationales américaines ayant produit ou livré l’agent orange/dioxine déversé au Vietnam entre 1961 et 1971, a besoin de votre soutien financier". C’est l’appel des associations membres du Comité de soutien à Trân Tô Nga, qui comprennent l’Association d’amitié Franco-Vietnamienne (AAFV), l'Association française pour l’expertise de l’agent orange et des perturbateurs endocriniens (AFAPE), l'Associations républicaine des anciens combattants (ARAC), Cap Vietnam, le Centre d’information et de documentation sur le Vietnam contemporain (CID Vietnam), Collectif Vietnam-Dioxine, le Fonds d’alerte contre l’agent orange/dioxine (FaAOD), le Village de l’amitié de Vân Canh, Orange DiHoxyn, Song Viêt, l’Union générale des Vietnamiens de France (UGVF) et Vietnam - les Enfants de la Dioxine (VNED).

Texte et photos : Thu Ha NGUYEN/CVN

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