Une jeune enseignante dévouée aux élèves défavorisés

Le chemin tortueux menant au village de Mùa Xuân à Thanh Hoa est parsemé de boue et de roches. Dangereuse, c’est pourtant la route que l’enseignante Sùng Thi Tông doit emprunter chaque jour pour aller enseigner aux enfants démunis.

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La joie de l’enseignante Sùng Thi Tông est d’accueillir ses élèves chaque jour.
Photo : Vietnam+/CVN

Le village de Mùa Xuân, situé dans une région montagneuse isolée, est l’un des recoins les plus pauvres de la province de Thanh Hoa (Centre) où peuplent des H’mông. Privée d’électricité et de connexion avec d’autres zones, cette ethnie minoritaire vit de la culture du maïs et de la riziculture champêtre. Les tempêtes fréquentes frappent et laissent souvent les salles de classe endommagées, emportant les fournitures scolaires et perturbant les études des élèves locaux. Sùng Thi Tông, une jeune enseignante H’mông, a connu ces mêmes difficultés lorsqu’elle était petite et veut aujourd’hui aider ces petits à étudier dans de meilleures conditions.

Elle était l’une des enfants du village de Xia Noi, district de Quan Son, qui ont eu la chance de pouvoir assister à des cours prodigués à l’époque par des enseignants locaux. Ce sont eux qui lui ont donné envie de devenir enseignante elle-même. Tông nourrit alors le rêve de transmettre des connaissances aux enfants de son village natal qui vivent toujours dans des conditions difficiles.

En 2016, son rêve a été réalisé lorsqu’elle est devenue officiellement enseignante de maternelle. Avec l’enthousiasme de la jeunesse, Tông s’est portée volontaire pour se charger d’une classe à Mùa Xuân, une antenne de l’École maternelle de Son Thuy, située à 22 km de cet établissement.

"Lors de mes premiers jours à Mùa Xuân, j’ai beaucoup pleuré. Je me sentais seule car je dois rester dans la classe la nuit à cause de la distance. De plus, pour m’y rendre, il me faut emprunter une route boueuse et rocheuse, très escarpée. D’un côté de la route, c’est la montagne, alors que de l’autre, c’est une pente abrupte où l’on peut tomber à tout moment", raconte Tông. "Il me faut cinq heures pour m’y rendre à moto pendant la saison sèche et toute la journée si je m’y rend à pieds. Ces difficultés ne me ralentissent pas, mais me motivent à aller plus vite à l’école".

Un métier motivé dès l’enfance

La jeune femme se rappelle que lorsqu’elle était enfant, dans sa petite classe, il y avait trois tableaux installés dans trois coins de la salle afin que l’instituteur puisse, à tour de rôle, enseigner à trois groupes d’élèves en même temps.

"J’ai eu la chance d’être l’une des sept enfants du village à pouvoir aller à l’école à l’époque. Les enseignants nous ont offerts livres et stylos. Certains élèves devaient même emmené leurs petits frères et sœurs à l’école afin de s’occuper d’eux. Pendant qu’ils s’entraînaient à lire en classe, ces derniers dormaient".

Son amour pour l’enseignement a visiblement été motivé par cette expérience ainsi que par l’affection de ses maîtres et maîtresses lorsqu’elle était petite. Sùng Thi Tông est maintenant la seule institutrice d’une classe de trois groupes d’âge au village de Mùa Xuân.

Dans un cours de l’enseignante Sùng Thi Tông.
Photo : Vietnam+/CVN

Après ses cours, elle rend visite aux familles pour persuader les parents d’envoyer leurs enfants à l’école. Grâce à ses efforts, les petits âgés d’au moins 3 ans du village sont désormais tous scolarisés.

L’enseignante utilise la langue ethnique H’mông aussi bien que le vietnamien pour enseigner à ses enfants. Elle recourt également aux matériaux naturels disponibles tels qu’écorces, feuilles d’arbres, noix et autres graviers pour fabriquer des jouets, mettre en place des activités ou encore décorer la salle de classe et le jardin de l’école, créant ainsi un environnement d’apprentissage passionnant et attrayant. Sa plus grande joie est de voir des élèves se rendre en cours tous les matins.

Sùng Thi Tông réfléchit constamment aux façons d’accorder suffisamment de fournitures scolaires et de jouets aux enfants. Elle a proposé à l’école de contacter des organisations philanthropiques pour demander ces dons.

En réponse, un groupe charitable nommé Búp Mang Non (Jeunes Pousses) a rendu visite à Mùa Xuân et y a organisé une fête de la mi-automne, tandis que les autorités provinciales de Thanh Hoa prennent désormais en charge l’approvisionnement alimentaire de l’antenne Mùa Xuân.

"Bien qu’il y ait encore de nombreuses difficultés, je continuerai, avec les enseignants et le personnel de l’école, à susciter l’enthousiasme des élèves. J’espère que ce village recevra davantage d’aides des autorités locales et de donateurs pour réduire les écarts de développement et offrir aux enfants de meilleures conditions de vie", conclut la maîtresse au grand cœur Sùng Thi Tông.

Huong Linh/CVN

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